Quel est ce personnage qui a l’honneur de donner son nom au lotissement de notre commune ?
Georges Joubin est né à Digny le 25 janvier 1888.
Or, le 1er août 1982, il correspondait avec Me Boitière, maire de Digny, et précisait dans un manuscrit qu’il était peintre et habitait depuis 1912 à Montmartre dans la citée des peintres et lui adressait en outre des documents sur sa vie.
Son père, lui-même artiste peintre, le laisse très tôt orphelin.
A 12 ans, son parrain lui offre une boite de couleurs qui aura une influence capitale sur sa vie d’artiste.
En 1906, il entre à l’académie Jullian dans l’atelier de JP Laurens, puis aux Beaux-arts de Paris. En 1912, il s’installe à Montmartre.
Dès 1918 il participe aux salons parisiens des Tuileries, Automne, Luxembourg et à la Société Nationale des Beaux-Arts. En 1929, il reçoit le grand prix Puvis de Chavannes pour l’ensemble de son œuvre et participe à la fondation de « l’Ecole de Montmartre » avec Dignimont, Asselin, Pascin, Bonnard, Gudot. Cette réunion d’artistes travaillant autour de la « Butte », lance sous l’impulsion de Georges Joubin, un manifeste proclamant : « nous croyons pouvoir réaliser une œuvre non pas nourrie d’abstraction, mais plongeant aux racines même de la vie ».
Peintre réaliste, coloriste, il reste attaché au style des années 30, où les formes sont nettement cernées et les couleurs posées en aplats, mêlant aussi le couteau au pinceau. Son désir est de réaliser une œuvre compréhensible. C’est pourquoi ses propos sont quelques peu agressifs quand on lui parle de Picasso. Il multiplie aussi les dessins à la mine de plomb et au fusain.
S’il a peint des natures mortes, des fleurs, des portraits et des nus, c’est dans les paysages et notamment ceux de Paris, de son quartier, qu’il est le plus fidèle à sa personnalité. Il ne semble malheureusement pas qu’il ait peint son village natal, par contre la Paroisse de Digny possède un de ses tableaux représentant Sainte Thérèse de Lisieux.
Voici donc quelques-unes de ses œuvres :
« La place du Tertre en 1934 » et « Djemma, 1936, ou La femme au peignoir bleu », ce dernier reconnu comme un de ses chefs d’œuvre.
Pour indication, « La cour de Rome » (73×91) côtait lors d’une vente à Strasbourg le 29 novembre 1989 : 92000 frs.